Dans le débat ouvert par le projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, un sujet, et un seul, déclenche des billets fiévreux sur les blogs ou des communiqués de presse intransigeants : la possibilité que l'Université puisse, sous des conditions pourtant assez restrictives, dispenser des enseignements dans une langue autre que le français – c'est-à-dire, pour éviter les circonvolutions propres au législateur, en anglais. Cette mesure serait "stupide, contre-productive, dangereuse, anti-démocratique, anticonstitutionnelle", allant même jusqu'à menacer rien de moins que l'indépendance intellectuelle de notre pays ! Dans cette nouvelle bataille d'Hernani, comme la décrit Le Monde, faut-il être du côté de la bienséance en maintenant l'obligation des cours en français, au risque, magnifiquement tragique, du lent déclin ? Ou faut-il assumer l'abandon du monopole du français, en acceptant ipso facto les ambiguïtés de la dramaturgie moderne ?